9 personnes sur 10 ignorent ce lien crucial entre vitamines et chute de cheveux
La perte de cheveux et le blanchiment précoce sont des préoccupations fréquentes, qui peuvent avoir un impact psychologique important. De nombreux compléments alimentaires promettent de favoriser la repousse et la santé des cheveux, mais quels sont ceux dont l'efficacité est réellement prouvée scientifiquement ? Une vaste revue d'études publiée en 2019 fait le point.
Les vitamines B, des alliées pour la croissance des cheveux
Parmi les vitamines du groupe B, la biotine (vitamine B7) est souvent mise en avant pour son rôle dans la santé des cheveux. Cependant, les preuves de son efficacité restent limitées. Les auteurs notent que seuls des cas isolés d'amélioration ont été rapportés chez des enfants présentant une carence en biotine.
En revanche, un lien plus clair a été établi entre les niveaux de vitamine B12 et de folates (vitamine B9) et la repousse des cheveux. Plusieurs études suggèrent qu'un déficit en ces vitamines pourrait aggraver la perte de cheveux, en particulier dans le cas de la pelade.
La vitamine B12 joue un rôle essentiel dans la synthèse de l'ADN et la division cellulaire, deux processus clés pour le renouvellement du cheveu. Une carence peut donc ralentir la croissance capillaire. De même, les folates sont nécessaires à la production de méthionine, un acide aminé qui intervient dans la structure de la kératine, principale protéine du cheveu.
Le fer et le zinc, des minéraux essentiels
Le fer est un nutriment clé pour la croissance et le cycle de vie du cheveu. Les femmes sont particulièrement touchées par les carences en fer, qui sont fréquentes dans la pelade et l'effluvium télogène. Un faible taux de ferritine sérique, reflétant les réserves en fer de l'organisme, est associé à une perte de cheveux plus importante.
De même, plusieurs études montrent que les niveaux de zinc sont souvent diminués chez les personnes souffrant de pelade. Des essais cliniques sur la supplémentation en zinc donnent des résultats encourageants pour freiner la chute des cheveux et stimuler la repousse.
Le zinc agit comme un antioxydant et régule la production de DHT, une hormone impliquée dans la miniaturisation du follicule pileux caractéristique de l'alopécie androgénétique. Il est aussi nécessaire à la synthèse des protéines capillaires et à la division des cellules du bulbe pileux.
La vitamine D, une piste prometteuse
La vitamine D semble jouer un rôle important dans le cycle du cheveu. De fait, les études montrent une association nette entre déficit en vitamine D et pelade. Chez les patients carencés, une supplémentation permet d'améliorer significativement la repousse.
Des effets bénéfiques sont aussi suggérés dans l'alopécie androgénétique et l'effluvium télogène, même si davantage de recherches restent nécessaires pour confirmer le lien. Un dépistage du déficit en vitamine D est en tout cas recommandé en cas de perte de cheveux.
La vitamine D pourrait agir en modulant l'inflammation et l'immunité au niveau du cuir chevelu, deux facteurs impliqués notamment dans la pelade. Elle régule aussi le cycle de vie du follicule pileux et stimule la différenciation des kératinocytes, les cellules produisant la kératine du cheveu.
Omega-3, antioxydants : d'autres nutriments d'intérêt
Parmi les autres pistes explorées, les acides gras oméga-3, en particulier le DHA et l'EPA, pourraient aider à préserver la densité capillaire. Ils agissent en régulant l'inflammation et en protégeant les follicules pileux du stress oxydatif. Quelques études montrent une amélioration de la pousse avec une supplémentation, mais les données restent limitées.
De même, certains antioxydants comme les vitamines C et E ou le coenzyme Q10 sont parfois proposés en complément, pour leurs propriétés protectrices des follicules. Là encore, si des effets bénéfiques sont suggérés par des études préliminaires, davantage de recherches cliniques sont nécessaires pour valider leur intérêt dans le traitement de la perte de cheveux.
Cette revue d'études met en lumière le rôle de plusieurs vitamines et minéraux dans la croissance et la santé des cheveux. Biotine, fer, zinc, vitamines B9, B12 et D peuvent contribuer à réduire la chute et favoriser la repousse, en particulier en cas de carence. Mais d'autres nutriments très médiatisés, comme les vitamines A et E ou le sélénium, ne présentent pas à ce jour de bénéfices prouvés.
| Nutriment | Efficacité prouvée | Types de cheveux concernés | Mécanismes d'action |
|---|---|---|---|
| Biotine (B7) | Faible | Cheveux cassants/fins | Synthèse de la kératine |
| Folates (B9) et vitamine B12 | Modérée | Pelade, effluvium télogène | Synthèse d'ADN, division cellulaire, production de méthionine |
| Fer | Forte | Pelade, effluvium télogène | Croissance et cycle du cheveu, synthèse des protéines capillaires |
| Zinc | Modérée à forte | Pelade, alopécie androgénétique | Antioxydant, régulation de la DHT, synthèse des protéines |
| Vitamine D | Forte | Pelade, alopécie androgénétique | Modulation de l'inflammation et de l'immunité, régulation du cycle pilaire |
Avant de vous supplémenter, il est essentiel de consulter un médecin ou un dermatologue pour identifier d'éventuelles carences et choisir les compléments les plus adaptés à votre situation. Des analyses sanguines peuvent être nécessaires pour évaluer vos taux de vitamines et minéraux.
N'oubliez pas non plus qu'une alimentation équilibrée et variée reste le meilleur moyen de couvrir vos besoins nutritionnels au quotidien ! Privilégiez des sources alimentaires riches en fer (viande, poisson, légumineuses), en zinc (huîtres, crustacés, produits laitiers), en vitamines B (céréales complètes, légumes verts) et en vitamine D (poisson gras, jaune d'œuf, aliments enrichis).
En cas de carence avérée, une supplémentation peut représenter un traitement d'appoint efficace, à intégrer dans une approche globale de la santé des cheveux.