Le protocole Coimbra : des doses "choc" de vitamine D pour traiter de lourdes pathologies

La sclérose en plaques, maladie auto-immune invalidante qui touche près de 2,8 millions de personnes dans le monde, reste à ce jour incurable. Pourtant, un neurologue brésilien, le Dr Cicero Coimbra, affirme obtenir des résultats spectaculaires grâce à un protocole révolutionnaire basé sur des doses très élevées de vitamine D. Retour sur cette approche surprenante qui suscite autant d'espoir que de controverses.

Le protocole Coimbra : des doses de vitamine D jusqu'à 200 fois supérieures aux recommandations officielles

Le Dr Coimbra, neurologue et professeur à l'Université fédérale de São Paulo, traite depuis plus de 15 ans des patients atteints de sclérose en plaques avec des doses "choc" de vitamine D3. Son protocole, qui porte aujourd'hui son nom, consiste à administrer des doses allant de 40 000 à 200 000 UI par jour, soit jusqu'à 200 fois les apports recommandés. L'objectif : induire une immunomodulation rapide et durable pour stopper la progression de la maladie.

Mais comment le Dr Coimbra en est-il venu à utiliser de telles doses ? Tout a commencé lorsqu'il a constaté que les patients atteints de sclérose en plaques présentaient presque tous une carence profonde en vitamine D. En se plongeant dans la littérature scientifique, il a découvert le rôle crucial de cette vitamine dans la régulation du système immunitaire. Il a alors eu l'idée de supplémenter ses patients à des doses très élevées, en ajustant la posologie en fonction de leur taux sanguin de parathormone, un marqueur indirect du statut en vitamine D.

Des résultats encourageants publiés dans la revue "Neurology Research International"

En 2016, le Dr Coimbra a publié les résultats de son expérience dans la revue "Neurology Research International". Sur les 195 patients suivis pendant une durée moyenne de 4 ans, 95% ont vu leur état s'améliorer ou se stabiliser. Plus impressionnant encore : 35% des patients ont connu une rémission complète, retrouvant une qualité de vie normale.

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Ces résultats prometteurs ont suscité l'enthousiasme de nombreux patients, qui voient dans le protocole Coimbra un espoir de guérison. Sur les réseaux sociaux et les forums, les témoignages de personnes ayant retrouvé l'usage de leurs jambes ou une vie presque normale se multiplient. Certains n'hésitent pas à parler de "miracle" ou de "cure", des termes que le Dr Coimbra se garde bien d'employer.

Un protocole qui suscite la controverse et appelle à la prudence

Malgré ces témoignages enthousiastes, le protocole Coimbra reste controversé dans la communauté médicale. Nombreux sont les neurologues qui mettent en garde contre les risques potentiels de surdosage en vitamine D, comme l'hypercalcémie, les calculs rénaux ou les troubles digestifs. Ils soulignent également l'absence d'essais cliniques randomisés à grande échelle validant l'efficacité et l'innocuité du protocole.

De son côté, le Dr Coimbra insiste sur la nécessité d'un suivi médical rigoureux, avec une surveillance régulière du taux de calcium sanguin et urinaire. Il préconise également une supplémentation en co-facteurs essentiels de la vitamine D, comme le magnésium, la vitamine K2 ou le zinc. Selon lui, les effets indésirables sont rares et facilement gérables lorsque le protocole est correctement appliqué.

Alors, le protocole Coimbra est-il la solution miracle tant attendue pour les patients atteints de sclérose en plaques ? Ou une approche trop risquée basée sur des preuves insuffisantes ? La question divise et appelle à la prudence. Une chose est sûre : face à une maladie aussi complexe et invalidante, l'espoir suscité par ces résultats préliminaires ne doit pas faire oublier la nécessité de poursuivre les recherches pour confirmer ou infirmer l'intérêt de cette piste thérapeutique originale. En attendant, les patients tentés par le protocole Coimbra doivent impérativement le faire sous stricte supervision médicale.

Un protocole prometteur qui mérite d'être exploré, avec prudence et rigueur

Le protocole Coimbra, avec ses doses "choc" de vitamine D pour traiter la sclérose en plaques, bouscule les idées reçues et suscite autant d'espoirs que d'interrogations. Si les résultats publiés par le Dr Coimbra sont encourageants, ils doivent encore être confirmés par des essais cliniques de grande ampleur. En attendant, les patients souhaitant explorer cette piste doivent impérativement le faire sous contrôle médical strict, en étant conscients des risques potentiels et des limites actuelles de cette approche.

Malgré les controverses, le protocole Coimbra a le mérite de rappeler le rôle crucial de la vitamine D dans la régulation immunitaire et d'ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques pour une maladie qui en manque cruellement. Il illustre également la nécessité d'une médecine personnalisée, adaptée au profil biochimique de chaque patient. Un défi passionnant pour la recherche médicale de demain, qui devra allier rigueur scientifique et ouverture d'esprit pour offrir aux patients des solutions innovantes et sûres.