Ces 12 habitudes réduisent jusqu'à 50% le risque de cancer du sein, prouvées par des études

Cancer du sein en chiffres : un enjeu de santé publique majeur

Avec plus de 60 000 nouveaux cas détectés chaque année en France, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent et le plus meurtrier chez la femme. Malgré les progrès de la recherche, il cause encore 12 000 décès par an dans le pays. Au niveau mondial, on estime à 2,3 millions le nombre de femmes diagnostiquées en 2020, faisant du cancer du sein un véritable enjeu de santé publique.

Si certains facteurs de risque comme l'âge, les prédispositions génétiques ou les antécédents familiaux ne peuvent être modifiés, de nombreuses études montrent qu'en adoptant certaines habitudes saines, il est possible de réduire significativement le risque de développer la maladie. Jusqu'à 50% de risque en moins pour celles qui cumulent ces bons réflexes au quotidien selon les dernières recherches. Tour d'horizon des 12 comportements à adopter selon les experts.

1. Maintenir un poids de forme et éviter la prise de poids

Le surpoids et l'obésité, surtout après la ménopause, augmentent le risque de cancer du sein. Chaque prise de 5 points d'IMC accroît ce risque de 12%. Viser un IMC entre 18,5 et 25 est donc primordial. Pour y arriver, surveillez votre poids régulièrement, limitez les aliments ultra-transformés, gras et sucrés, contrôlez vos portions et ne sautez pas de repas, surtout le petit-déjeuner.

2. Pratiquer une activité physique régulière

Faire 30 minutes d'exercice modéré (marche rapide, vélo...) au moins 5 fois par semaine permet de réduire le risque de cancer du sein de 20%. Le sport aide à contrôler son poids, à réduire le taux d'hormones circulantes et à booster les défenses immunitaires. Alors n'hésitez pas à bouger dès que possible au quotidien !

3. Limiter sa consommation d'alcool à moins d'un verre par jour

Chaque verre d'alcool quotidien au-delà d'un verre standard augmente le risque de 7 à 10%. L'alcool favorise la production d'œstrogènes et la prolifération des cellules mammaires. Alternez avec des softs en soirée, comptez vos verres, prévoyez des jours sans alcool et évitez d'en avoir chez vous.

4. Éviter les traitements hormonaux substitutifs de la ménopause prolongés

Les THS pris plus de 5 ans stimuleraient la croissance des cellules mammaires. Parlez-en à votre médecin pour envisager des alternatives et essayez de limiter la durée si vous devez en prendre.

5. Allaiter son enfant pendant au moins 6 mois si possible

L'allaitement a un effet protecteur contre le cancer du sein, en aidant l'utérus à éliminer les cellules précancéreuses. Alors si vous le pouvez, allaitez votre bébé le plus longtemps possible.

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6. Adopter une alimentation riche en fruits, légumes et céréales complètes

Consommer au moins 5 portions de fruits et légumes par jour apporte des fibres, vitamines et antioxydants qui aident à prévenir le cancer. Préférez les aliments complets et bio. Limitez la viande rouge et évitez la charcuterie.

7. Privilégier les bonnes graisses

Certaines graisses stimulent l'inflammation chronique favorable au cancer. Limitez les graisses saturées (produits animaux) et trans (aliments industriels). Misez sur les oméga-3 (poissons gras, noix, graines de lin...) aux propriétés anti-inflammatoires.

8. Éviter le tabac et l'exposition à la fumée

Les substances cancérigènes de la fumée se retrouvent dans les tissus mammaires. Ne pas fumer est la meilleure option, sinon arrêtez le plus tôt possible. Évitez aussi le tabagisme passif. Plus on fume longtemps, plus le risque est grand.

9. Réduire l'exposition aux perturbateurs endocriniens

De nombreux cosmétiques, produits ménagers et emballages alimentaires contiennent des perturbateurs endocriniens comme les parabènes ou les phtalates, suspectés d'augmenter le risque de cancer du sein. Utilisez-les avec parcimonie et préférez des produits plus naturels.

10. Participer aux programmes de dépistage dès 50 ans

Même en ayant un mode de vie sain, un dépistage régulier reste indispensable. En France, un programme national propose une mammographie gratuite tous les 2 ans entre 50 et 74 ans. Ce dépistage permet un diagnostic précoce qui augmente les chances de guérison.

11. Bien dormir et gérer son stress

Un sommeil de mauvaise qualité et un stress chronique peuvent impacter les hormones et le système immunitaire, favorisant la survenue de maladies comme le cancer. Visez 7 à 8 heures de sommeil par nuit, instaurez un rituel apaisant le soir et pratiquez des activités relaxantes comme la méditation, le yoga ou la respiration profonde.

12. Connaître ses antécédents familiaux et personnels

Le risque de cancer du sein est plus élevé si l'on a des antécédents familiaux de cancer du sein ou de l'ovaire. Certaines mutations génétiques comme celles des gènes BRCA1 et BRCA2 augmentent aussi considérablement le risque. En parler à son médecin permet une surveillance adaptée. Avoir eu soi-même un cancer du sein ou certaines lésions bénignes accroît aussi les risques.

Cancer du sein : quelles actualités en 2024 ?

Si la prévention est clé, la recherche progresse aussi à grands pas pour mieux dépister, diagnostiquer et traiter le cancer du sein. Parmi les avancées récentes :

  • En France, une étude montre que le dépistage précoce à partir de 40 ans au lieu de 50 permettrait d'économiser 459 millions d'euros et de sauver 3500 vies sur la durée de vie d'une cohorte de femmes. Un changement des recommandations est à l'étude.
  • Un nouveau type de mammographie en 3D, la tomosynthèse, s'avère plus performante pour détecter les tumeurs chez les femmes aux seins denses.
  • L'intelligence artificielle est de plus en plus utilisée pour aider au dépistage, avec des algorithmes capables de repérer des anomalies sur les mammographies avec une grande fiabilité.
  • De nouveaux traitements très prometteurs ont vu le jour, comme les inhibiteurs de PARP pour les cancers liés aux mutations BRCA ou l'immunothérapie. La thérapie ciblée et la médecine personnalisée permettent des traitements plus efficaces et moins lourds en effets secondaires.

Par ailleurs, si le traitement d'un cancer du sein peut retarder un projet de grossesse, une étude rassurante publiée en mai 2024 indique que la majorité des femmes qui ont tenté de concevoir après leurs traitements ont pu avoir un enfant, surtout celles ayant bénéficié d'une préservation de la fertilité. Les traitements actuels permettent donc aux patientes de réaliser leur désir de maternité.

Enfin, une proposition de loi visant à rembourser à 100% l'ensemble des soins liés au cancer du sein, y compris la reconstruction mammaire et les prothèses capillaires, a été votée en commission à l'Assemblée nationale. Un espoir pour toutes les patientes de réduire le reste à charge souvent élevé.

Nos réponses à vos questions sur la prévention du cancer du sein

Peut-on totalement éviter d'avoir un cancer du sein ?

Malheureusement non, le risque zéro n'existe pas car certains facteurs ne se contrôlent pas, comme l'âge et la génétique. Mais en adoptant ces 12 habitudes, on peut réduire significativement son risque, jusqu'à 50% d'après certaines études.

À quel âge faire sa première mammographie ?

En France, le dépistage organisé débute à 50 ans, avec une mammographie tous les 2 ans jusqu'à 74 ans. Mais certains médecins recommandent de commencer dès 40-45 ans, surtout en cas de facteurs de risque. L'important est d'en discuter avec son médecin pour adapter le suivi.

Quels sont les facteurs de risque incontrôlables ?

On ne peut pas modifier son patrimoine génétique, notamment la présence de mutations BRCA qui multiplient le risque par 5. Les antécédents familiaux de cancer du sein, un traitement par radiothérapie du thorax à un jeune âge ou une première grossesse tardive (après 40 ans) sont d'autres exemples.

Dois-je me faire dépister même sans symptômes ?

Oui, car le cancer du sein peut être présent sans signe apparent pendant des années. C'est tout l'intérêt du dépistage : diagnostiquer la maladie à un stade précoce, quand elle est plus facile à soigner. Les symptômes comme une boule dans le sein apparaissent souvent quand le cancer a déjà progressé.