Mercurochrome : comment nous avons été bernés pendant des décennies

Le mercurochrome, cet antiseptique autrefois incontournable, a longtemps été le chouchou des familles françaises. Qui n'a pas de souvenirs de ce flacon rouge vif, toujours à portée de main pour soigner les petits bobos de l'enfance ? 

"Je me souviens que je serrais les dents pendant que maman en mettait généreusement sur mes plaies", confie un internaute nostalgique.

Inventé en 1918 par le Dr Hugh H. Young, le mercurochrome a rapidement conquis les foyers grâce à sa couleur flamboyante et son nom mystérieux, évoquant deux éléments du tableau périodique : le mercure et le chrome. 

Pourtant, sa composition exacte a longtemps été un secret bien gardé. 

"Effectivement, j'ai toujours pensé que le mercure et le chrome étant deux éléments hautement toxiques, si vraiment son nom avait à voir avec sa composition, il n'était pas sûr qu'il soit très bon pour la santé", souligne un internaute perspicace.

Un succès publicitaire

Malgré ces interrogations, le mercurochrome a bénéficié d'une publicité massive qui a contribué à sa renommée. Slogans accrocheurs et affiches colorées vantaient ses mérites dans les magazines et sur les murs des pharmacies. 

"Le mercurochrome, le sparadrap des braves !", clamait fièrement une réclame des années 50. Une stratégie marketing redoutable qui a ancré le produit dans l'imaginaire collectif.

Mais derrière cette image de remède miracle, la réalité était moins reluisante. Des études ont peu à peu remis en question l'efficacité du mercurochrome, voire même suggéré qu'il pouvait ralentir la cicatrisation. 

Pire encore, sa teneur en mercure, même minime, s'est révélée problématique. "Pas de chrome, mais le mercure en quantité très faible, oui", confirme un internaute bien informé.

Le déclin d'une icône

Ces révélations ont sonné le glas du mercurochrome. Interdit aux États-Unis dès 1998, puis en France en 2006, il a peu à peu disparu des pharmacies et des mémoires. 

"Vivent les nouveaux produits trop chers mais très efficaces pour les laboratoires qui ont trouvé de nouvelles molécules miraculeuses", ironise un internaute désabusé.

Aujourd'hui, rincer la plaie à l'eau et au savon, puis la protéger avec un pansement propre, reste la méthode la plus simple et la plus sûre pour soigner les petites blessures. 

Et si le mercurochrome a tiré sa révérence, il aura marqué des générations d'enfants et de parents, avec son flacon rouge vif synonyme de réconfort et de guérison. Un souvenir indélébile, même si, comme le rappelle un internaute philosophe, "vérité autrefois peut devenir grosse connerie aujourd'hui".