La Dordogne abrite cette bastide de 755 ans fondée par le frère de Saint Louis

Au détour d'une route sinueuse de la vallée du Dropt, j'ai découvert cette pépite architecturale que même les guides touristiques peinent à révéler. Eymet, bastide médiévale fondée en 1270 par Alphonse de Poitiers, frère de Saint Louis, défie les siècles avec une authenticité saisissante. À 20 kilomètres de Bergerac, cette cité planifiée de 755 ans révèle un patrimoine royal méconnu qui fascine les historiens.
Contrairement aux destinations sur-fréquentées du Périgord, Eymet préserve son caractère confidentiel malgré ses 2645 habitants. Son plan orthogonal d'origine, ses arcades en bois et ses maisons à colombages témoignent d'un urbanisme révolutionnaire pour l'époque médiévale.
Cette bastide royale cache des secrets architecturaux que seuls les initiés connaissent véritablement.
Le plan urbanistique révolutionnaire d'Alphonse de Poitiers
Une géométrie parfaite vieille de 755 ans
Le 28 juin 1270, Alphonse de Poitiers dessine personnellement le tracé d'Eymet selon un quadrillage parfait. Les rues orthogonales convergent vers une place centrale pavée, créant cette harmonie visuelle qui interpelle immédiatement le visiteur averti. Ce plan révolutionnaire pour l'époque témoigne d'une stratégie défensive précise contre l'influence anglaise en Aquitaine.
Les vestiges architecturaux de la fondation royale
Les piliers en pierre et les colombages encore visibles remontent directement à 1270, constituant un témoignage architectural exceptionnel. Les arcades en bois soutiennent les étages supérieurs selon les techniques de charpenterie médiévale. Contrairement aux bastides comme Domme ou Monpazier, Eymet conserve cette organisation moins rigidement orthogonale qui révèle l'adaptation au terrain naturel de la vallée du Dropt.
Une authenticité préservée qui défie le temps
Le dernier chantier bastide d'Alphonse de Poitiers
Eymet représente la dernière création de ce bâtisseur royal avant sa mort en 1271. Après Sainte-Foy (1255), Castillonnès (1259) et Villeréal (1267), cette bastide clôture un réseau défensif stratégique. Cette position géographique à 100 kilomètres de Bordeaux explique son rôle de verrou militaire durant la guerre de Cent Ans.
"En parcourant ces rues médiévales préservées, on comprend immédiatement la vision stratégique d'Alphonse de Poitiers. Chaque angle de rue révèle une logique défensive millénaire encore perceptible aujourd'hui."
Un patrimoine vernaculaire intact
Les maisons médiévales aux façades en colombages présentent des encorbellements typiques de l'architecture périgourdine du XIIIe siècle. Le marché du jeudi perpétue la tradition commerciale originelle sous les arcades couvertes. Cette continuité historique distingue Eymet des destinations touristiques standardisées où l'authenticité cède face à la rentabilité.
L'expérience exclusive qui vous attend
La découverte du système défensif médiéval
Eymet surveillait la vallée du Dropt, axe commercial stratégique reliant Bordeaux au Périgord. Les vestiges du château (détruit en 1830) révèlent encore cette fonction de contrôle territorial. Contrairement aux châteaux Renaissance de Dordogne, Eymet privilégiait l'efficacité militaire à l'esthétique palatiale.
L'immersion dans l'urbanisme royal
Parcourir le centre historique d'Eymet révèle cette planification urbaine avant-gardiste du XIIIe siècle. Chaque rue respecte le tracé original de 1270, offrant cette perspective géométrique unique. Comme l'église de Honfleur construite par des charpentiers spécialisés, Eymet témoigne de savoir-faire techniques exceptionnels adaptés aux contraintes locales.
Accès et conseils d'initié
Quand découvrir cette bastide méconnue
Juillet offre des conditions idéales pour apprécier l'architecture médiévale sous la lumière dorée du Périgord. Le marché du jeudi matin révèle l'authenticité commerciale perpétuée depuis 755 ans. Évitez les weekends d'été où l'affluence touristique altère cette atmosphère confidentielle recherchée par les connaisseurs.
L'approche du véritable amateur de patrimoine
Stationnez en périphérie du centre historique pour aborder Eymet à pied selon la perspective médiévale originelle. Contrairement aux cités fortifiées européennes aux remparts spectaculaires, Eymet privilégie l'intimité architecturale et la découverte progressive de ses secrets urbanistiques.
Vos questions sur Eymet, bastide royale de Dordogne
Pourquoi Alphonse de Poitiers a-t-il fondé Eymet en 1270 ?
Cette bastide complétait le réseau défensif contre l'influence anglaise en Aquitaine. Sa position stratégique dans la vallée du Dropt permettait le contrôle des échanges commerciaux entre Bordeaux et le Périgord.
Que reste-t-il réellement de l'architecture du XIIIe siècle ?
Le plan orthogonal original, les piliers en pierre des arcades et plusieurs maisons à colombages témoignent directement de la fondation de 1270. Le tracé des rues respecte intégralement la planification royale initiale.
Comment Eymet se distingue-t-elle des autres bastides de Dordogne ?
Eymet conserve une organisation moins rigidement géométrique que Domme ou Monpazier, révélant l'adaptation au relief naturel. Son statut de dernière création d'Alphonse de Poitiers lui confère une valeur historique particulière.
Cette bastide de 755 ans révèle l'exceptionnelle vision urbaine d'Alphonse de Poitiers, dernier témoignage de l'art royal français en Périgord. Eymet mérite sa place parmi les destinations patrimoniales confidentielles que seuls les véritables amateurs d'authenticité médiévale savent apprécier à sa juste valeur historique.