La Dordogne abrite ce village aux 7 clochers sur 1 310 habitants

Sur un éperon rocheux dominant la forêt de la Bessède, un secret architectural défie les siècles. En parcourant les routes sinueuses du Périgord noir, j'ai découvert cette cité médiévale qui accumule les records : sept clochers pour seulement 1 310 habitants, huit habitations troglodytiques sous sa halle du XVe siècle, et un plan urbain rectangulaire parfaitement conservé depuis sa création au XIe siècle.
Belvès incarne cette authenticité périgourdine que les circuits touristiques classiques peinent à révéler. Perchée à 160 mètres d'altitude, cette bastide fortifiée offre un témoignage unique de l'architecture défensive médiévale, loin des foules de Sarlat-la-Canéda située à quelques kilomètres.
Cette "cité aux sept clochers" mérite amplement son classement parmi les Plus Beaux Villages de France, avec une densité de patrimoine qui défie l'entendement : 43 habitants par kilomètre carré seulement, mais une concentration exceptionnelle de tours, beffrois et vestiges fortifiés sur ses 30,72 km².
Le mystère des sept clochers qui défie l'histoire
Une fortification unique en Dordogne
Le surnom de "cité aux sept clochers" prend tout son sens quand on découvre l'ampleur de cette fortification du XIe siècle. Le beffroi emblématique, la tour de l'Auditeur correspondant à l'ancien donjon du castrum, et les cinq autres tours visibles forment un ensemble architectural sans équivalent dans la région. Cette concentration défensive témoigne de l'importance stratégique de Belvès au Moyen Âge, contrôlant les voies commerciales entre le Périgord et l'Agenais.
Un plan urbain rectangulaire parfaitement préservé
Contrairement aux villages médiévaux organiques, Belvès conserve sa structure de bastide rectangulaire originelle. Cette planification urbaine, rare pour l'époque, révèle une fondation réfléchie où chaque élément architectural trouve sa place logique. La halle couverte occupe le centre géométrique, entourée de maisons médiévales et néogothiques aux pierres dorées caractéristiques du Périgord noir.
Le trésor souterrain qui fascine les archéologues
Huit habitations troglodytiques sous la place du marché
Sous la halle où résonne encore chaque samedi l'animation du marché traditionnel, ces formations calcaires cachent un secret exceptionnel. Huit habitations troglodytiques, datant du XIIIe au XVIIIe siècle, abritaient les plus pauvres de la communauté à six mètres sous terre. Redécouvertes fortuitement en 1907 lors d'un accident de charrette, elles offrent un témoignage poignant sur les conditions de vie populaires médiévales.
Un patrimoine souterrain unique en Périgord
Ces demeures souterraines, aménagées dans le calcaire crétacé, révèlent l'ingéniosité architecturale de l'époque. Les visites guidées de 45 minutes dévoilent des détails techniques fascinants : systèmes d'évacuation, foyers sculptés dans la roche, niches de rangement. Aucun autre village du Périgord ne présente une telle concentration d'habitat troglodytique urbain.
Une expérience authentique loin des circuits battus
L'évolution démographique qui préserve l'authenticité
Avec seulement 1 310 habitants contre 1 727 en 1975, Belvès échappe à la surfréquentation touristique. Cette décroissance démographique de 400 habitants en cinquante ans préserve paradoxalement son caractère authentique. La structure par âges révèle 37,7% de plus de 65 ans, gardiens naturels des traditions locales et de la mémoire collective.
Un patrimoine vivant accessible toute l'année
L'église gothique Notre-Dame-de-l'Assomption, édifiée sur un ancien monastère bénédictin, accueille encore cérémonies et concerts. Les 157 habitants immigrés, représentant 12% de la population, enrichissent cette communauté rurale sans dénaturer son identité périgourdine. Cette vitalité historique rappelle d'autres bastides fortifiées de Nouvelle-Aquitaine.
Note de terrain : Contrairement à Monpazier ou Domme, Belvès conserve une vie locale authentique. Le marché du samedi matin sous la halle médiévale rassemble producteurs locaux et habitants, créant cette atmosphère unique où le patrimoine s'anime naturellement.
Accès et conseils de découverte experte
Une position stratégique entre Sarlat et Monpazier
Située dans le triangle touristique du Périgord noir, Belvès bénéficie d'un accès facile par routes départementales bien entretenues. Sa position d'éperon rocheux offre des panoramas exceptionnels sur la vallée de la Nauze et la forêt de la Bessède. Les visiteurs peuvent combiner facilement sa découverte avec d'autres villages fortifiés de dimension comparable.
Recommandations selon la saison
L'automne révèle particulièrement la beauté des pierres dorées sous la lumière douce de septembre. Les habitations troglodytiques maintiennent une température constante, idéales pour les visites hivernales. Évitez juillet-août si vous recherchez l'authenticité : privilégiez mai-juin ou septembre-octobre pour profiter pleinement de cette atmosphère préservée.
Questions fréquentes sur Belvès
Combien de temps prévoir pour visiter Belvès ?
Comptez une demi-journée minimum pour découvrir le village et les habitations troglodytiques. Les visites guidées durent 45 minutes, mais l'exploration libre des ruelles médiévales et des points de vue panoramiques demande 2-3 heures supplémentaires.
Les habitations troglodytiques sont-elles accessibles toute l'année ?
Les visites guidées fonctionnent d'avril à octobre, avec des horaires réduits en basse saison. Réservation conseillée en période estivale pour garantir votre accès à ce patrimoine souterrain exceptionnel.
Peut-on se garer facilement dans le village ?
Plusieurs parkings gratuits entourent le centre historique. Le stationnement dans les ruelles médiévales étant limité, utilisez les aires aménagées en périphérie pour rejoindre la halle centrale à pied.
Cette cité aux sept clochers révèle l'essence même du Périgord médiéval, préservée par sa situation géographique privilégiée et sa démographie maîtrisée. Belvès prouve qu'authenticité et accessibilité peuvent coexister, offrant aux voyageurs exigeants cette expérience patrimoniale rare que les circuits standardisés peinent à égaler. Une découverte indispensable pour comprendre l'art de vivre périgordin dans son expression la plus pure.