Grève massive dans l'Éducation nationale ce mardi 2 avril 2024 : les enseignants disent non aux groupes de niveau

En ce jour de rentrée scolaire après les vacances de Pâques, c'est une mobilisation d'ampleur qui s'est déroulée dans toute la France. Répondant à l'appel de l'intersyndicale regroupant le SNES-FSU, le SNEP-FSU, SUD Éducation, la CGT éduc'action et la FNEC-FP FO, les professeurs ont défilé massivement contre le projet de réforme porté par le gouvernement et baptisé "choc des savoirs".

Au cœur de la contestation : la mise en place de groupes de niveau dans les collèges dès la rentrée prochaine en 6e et 5e, puis en 4e et 3e en 2025. Une mesure phare de la réforme voulue par le premier ministre Gabriel Attal pour "relever le niveau scolaire", mais qui cristallise la colère des enseignants. Ces derniers dénoncent "un tri social des élèves" et estiment que ces groupes de niveau vont creuser les inégalités.

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"Nous refusons ces groupes de niveau qui vont ghettoïser une partie des élèves en difficulté et les enfermer dans l'échec scolaire", martèle Sophie, professeure de français dans un collège d'Île-de-France. "C'est une mesure profondément injuste et inefficace pédagogiquement, les élèves progressent mieux quand les classes sont hétérogènes."

Grève mardi 2 avril: Des dizaines de milliers de manifestants

Partout dans l'hexagone, des manifestations se sont déroulées, rassemblant des dizaines de milliers de personnes selon les syndicats. A Paris, le cortège est parti du jardin du Luxembourg à 14h pour rejoindre le ministère de l'Éducation nationale rue de Grenelle. Dans les rues de la capitale, professeurs, parents d'élèves mais aussi lycéens et étudiants ont défilé aux cris de "Non au tri des élèves !", "L'éducation n'est pas une marchandise !" ou encore "École publique en danger !".

Des scènes similaires ont eu lieu dans les grandes villes de province. A Marseille, Lyon, Toulouse ou encore Lille, des milliers d'enseignants ont battu le pavé pour dire leur refus de cette réforme. Au-delà des groupes de niveau, ils dénoncent aussi le manque de moyens chronique de l'école publique et réclament des revalorisations salariales sans contreparties, "un choc des moyens plutôt qu'un choc des savoirs".

Une mobilisation qui s'inscrit dans la durée

Les syndicats enseignants, qui avaient déjà appelé à plusieurs journées de grève ces dernières semaines, sans obtenir gain de cause, ont réaffirmé leur détermination à poursuivre le mouvement. "Cette journée de mobilisation n'est qu'une étape, nous sommes prêts à durcir le mouvement tant que le gouvernement ne retirera pas sa réforme", prévient Jean-Baptiste Brun, co-secrétaire académique du SNES-FSU de l'académie de Créteil.

Des préavis de grève reconductibles ont d'ores et déjà été déposés un peu partout en France dans la perspective des prochaines semaines. Les enseignants menacent de "mettre le pays à l'arrêt" si le gouvernement campe sur ses positions. En attendant, le ministère a dû faire face à un taux de grévistes de près de 40% dans le secondaire ce mardi selon les syndicats, dépassant le niveau de mobilisation du 19 mars dernier.

Face à la fronde des professeurs, le gouvernement temporise pour le moment. Gabriel Attal a tenté d'apaiser la situation en assurant qu'il n'y aurait "pas de mise en place brutale des groupes de niveau" et que la réforme se ferait "dans la concertation". Mais sans perspective de retrait du texte, les enseignants semblent déterminés à en découdre et promettent d'autres mobilisations dans les semaines à venir. Le bras de fer entre le gouvernement et le monde enseignant ne fait que commencer.

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FAQ sur la grève massive des enseignants du mardi 2 avril 2024

Pourquoi les enseignants se sont-ils mis en grève le mardi 2 avril 2024 ?

Les enseignants se sont mobilisés massivement contre le projet de réforme "choc des savoirs" porté par le gouvernement, qui prévoit notamment la mise en place de groupes de niveau dans les collèges dès la rentrée prochaine.

Quelles sont les principales revendications des enseignants grévistes ?

Les enseignants dénoncent les groupes de niveau, qu'ils considèrent comme un tri social des élèves qui va creuser les inégalités. Ils réclament également des revalorisations salariales sans contreparties et davantage de moyens pour l'école publique.

Quelle a été l'ampleur de la mobilisation lors de cette journée de grève ?

Selon les syndicats, des dizaines de milliers d'enseignants ont manifesté dans toute la France. Le taux de grévistes a atteint près de 40% dans le secondaire, dépassant le niveau de mobilisation du 19 mars dernier.

Quelles sont les prochaines étapes de la mobilisation des enseignants contre la réforme ?

Les syndicats enseignants ont réaffirmé leur détermination à poursuivre le mouvement, avec des préavis de grève reconductibles déposés pour les prochaines semaines. Ils menacent de "mettre le pays à l'arrêt" si le gouvernement ne retire pas sa réforme.

Quelle est la réaction du gouvernement face à la grève massive des enseignants ?

Pour le moment, le gouvernement temporise. Le premier ministre Gabriel Attal a tenté d'apaiser la situation en assurant qu'il n'y aurait pas de mise en place brutale des groupes de niveau et que la réforme se ferait dans la concertation, mais sans perspective de retrait du texte pour autant.