Ce village du Cantal a créé Les Plus Beaux Villages de France en 1982

En tant qu'ancien guide de montagne reconverti au journalisme, j'ai parcouru des centaines de villages français, mais découvrir que Salers était le berceau officiel des Plus Beaux Villages de France m'a bouleversé. Ce village perché à 940 mètres d'altitude sur le plateau basaltique cantalien ne se contente pas d'être classé parmi ces destinations d'exception : il en est littéralement l'origine fondatrice.

Le 6 mars 1982, dans les murs de pierre volcanique de cette commune de 451 habitants, naissait une révolution patrimoniale qui allait transformer à jamais la perception du tourisme rural français. Une histoire que peu de visiteurs connaissent en foulant les pavés de ce village médiéval.

Charles Ceyrac, maire de Collonges-la-Rouge, avait imaginé un projet fou : unir les forces des plus beaux villages français face à la désertification rurale galopante des années 80. C'est à Salers qu'il concrétisa cette vision avec Charles Maigne, maire local, créant officiellement l'association qui compte aujourd'hui 176 villages.

Le secret historique d'une révolution patrimoniale

La genèse d'un label mondial pionnier

Tout commence par une rencontre fortuite entre Charles Ceyrac et un livre du Reader's Digest présentant les cent plus beaux villages français. Face au phénomène d'exode rural qui vide les campagnes, ce maire visionnaire écrit personnellement à cent maires pour les rallier à son projet. Soixante-six répondent favorablement, devenant les villages fondateurs historiques.

L'impact mesurable d'une initiative locale

Les chiffres parlent d'eux-mêmes : de 66 villages en 1982, l'association atteint aujourd'hui 176 communes réparties sur 14 régions. Le taux de notoriété de ce label créé à Salers culmine à 92% auprès des Français, générant un budget annuel de 479 000 euros. Une success story née sur ce plateau volcanique cantalien.

Vidéo du jour

Une architecture volcanique qui défie les siècles

Les secrets de la pierre basaltique

Salers fascine par ses constructions en pierre volcanique sombre, matériau extrait directement du plateau sur lequel repose le village. Ces maisons à tourelles du XVe et XVIe siècles, avec leurs toits de lauze et leurs fenêtres à meneaux sculptés, témoignent d'un savoir-faire architectural unique adapté au climat montagnard rigoureux.

Un patrimoine rural préservé intact

Le beffroi, les remparts, l'église Saint-Mathieu du XIIe siècle abritant des mises au tombeau grandeur nature : chaque pierre raconte l'histoire de ce siège du Bailliage des Hautes Montagnes d'Auvergne. Contrairement à d'autres villages cantaliens aux caractéristiques géographiques différentes, Salers a su conserver son homogénéité architecturale remarquable.

Note de terrain : L'atmosphère de Salers change radicalement selon les saisons. L'hiver, les toits de lauze se parent de neige, créant un tableau saisissant sur fond de volcans endormis. L'été révèle la richesse chromatique de la pierre basaltique sous le soleil auvergnat.

L'expérience exclusive du village fondateur

Au cœur de la tradition bovine mondiale

Salers ne se limite pas à son patrimoine architectural. Ce village a donné son nom à la race bovine Salers, aujourd'hui diffusée sur tous les continents. La grande place accueille d'ailleurs une statue dédiée à cette vache rustique aux robes acajou, symbole de l'excellence de l'élevage français.

Une gastronomie de terroir authentique

Les fromages AOC Salers et Cantal perpétuent des savoir-faire millénaires dans les burons environnants. Comme d'autres villages volcaniques d'Auvergne, Salers tire parti de son terroir basaltique pour produire des spécialités au goût incomparable, façonnées par l'altitude et le climat montagnard.

Accès et conseils d'expert pour 2025

Optimiser sa visite selon les saisons

Situé à 100 kilomètres au sud-ouest de Clermont-Ferrand, Salers demeure accessible toute l'année malgré son altitude. Privilégiez le printemps et l'automne pour éviter les foules estivales et profiter de conditions météorologiques idéales. L'hiver offre une expérience authentique mais requiert prudence sur les routes de montagne.

Explorer les trésors cachés alentour

À l'instar d'autres villages patrimoniaux français, Salers constitue un point de départ idéal pour découvrir Saint-Flour, Blesle ou Tournemire dans un rayon de 150 kilomètres. Chacun révèle des facettes différentes du patrimoine rural médiéval.

Questions fréquentes sur Salers et son histoire

Pourquoi Salers a-t-il été choisi comme lieu de création de l'association ?

Charles Maigne, maire de Salers en 1982, a collaboré activement avec Charles Ceyrac pour concrétiser ce projet. Le village représentait parfaitement les critères d'excellence patrimoniale que l'association souhaitait promouvoir.

Combien de villages fondateurs ont participé à la création ?

Soixante-six villages ont rejoint l'initiative initiale en 1982, constituant le socle historique de l'association qui compte aujourd'hui 176 communes labellisées.

Quelle est la meilleure période pour visiter Salers ?

Le printemps et l'automne offrent les conditions optimales : météo clémente, affluence modérée et paysages volcaniques sublimés par les couleurs saisonnières.

La population de Salers a-t-elle évolué depuis 1982 ?

De 451 habitants en 1982, la population a diminué à environ 312 habitants aujourd'hui, illustrant les défis démographiques que l'association cherchait justement à combattre.

Visiter Salers, c'est fouler le sol du village qui a révolutionné la protection du patrimoine rural français. Ce plateau basaltique cantalien demeure le symbole vivant d'une France authentique qui refuse de disparaître. Une destination incontournable pour comprendre les enjeux contemporains de préservation patrimoniale.