1768 : 50 navires, 1 espèce, le début d'une saga maritime insoupçonnée

Saviez-vous qu'en 1768, Le Croisic, charmante cité portuaire nichée sur la côte atlantique de la Loire-Atlantique, était l'un des ports les plus importants pour la pêche à la morue ? Si aujourd'hui, cette ville est surtout connue pour son authenticité, ses marais salants et sa pêche à la langoustine, elle a connu par le passé une épopée maritime fascinante. Plongeons ensemble dans cette histoire captivante.

1768 : 50 navires armés pour Terre-Neuve

Imaginez-vous au XVIIIe siècle, sur les quais animés du port du Croisic. Cette année-là, en 1768, la ville arme pas moins de 50 navires pour la campagne de pêche à la morue vers les eaux lointaines de Terre-Neuve. C'est un véritable record pour l'époque ! Les marins croisicais, réputés pour leur courage et leur savoir-faire, s'apprêtent à braver l'Atlantique Nord pour ramener de précieuses cargaisons de morue salée.

La vie de ces hommes en mer est rude : ils passent près de 3 mois loin de chez eux, travaillant sans relâche dans des conditions difficiles. Mais la pêche est bonne et le commerce de la morue prospère. Le Croisic devient un des principaux ports morutiers français, rivalisant avec Saint-Malo ou Granville. C'est un âge d'or pour la ville, qui voit sa population et son économie croître grâce à cette activité florissante.

Les marins croisicais étaient de véritables experts dans l'art de la pêche à la morue. 

Ils utilisaient des techniques ancestrales transmises de génération en génération, comme la pêche à la ligne à main ou la pêche à la seine. Les morues étaient ensuite salées et séchées sur place, dans les établissements de Terre-Neuve, avant d'être rapportées en France. Ce processus de conservation permettait de garder le poisson comestible pendant de longs mois, facilitant ainsi son commerce à travers tout le pays.

De la morue à la langoustine : une reconversion réussie

Cependant, au fil des siècles, la pêche à la morue décline progressivement. Les bancs de morues s'épuisent, la concurrence internationale s'intensifie et les goûts évoluent. Le Croisic doit s'adapter et trouver une nouvelle voie. C'est alors que les pêcheurs locaux se tournent vers une autre ressource : la langoustine, aussi appelée "demoiselle de Norvège".

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Aujourd'hui, Le Croisic est devenu le premier port langoustinier de France. Chaque année, près de 7 000 tonnes de langoustines sont débarquées sur les quais de la ville, pour le plus grand plaisir des gastronomes. 

Les marins perpétuent un savoir-faire unique, travaillant dur pour ramener ces crustacés tant appréciés. La criée du Croisic est un lieu incontournable pour découvrir cette activité traditionnelle et goûter aux meilleures langoustines fraîches.

La pêche à la langoustine a permis au Croisic de maintenir son identité maritime tout en s'adaptant aux nouveaux défis. Les techniques ont évolué, les bateaux se sont modernisés, mais la passion et le dévouement des marins croisicais demeurent intacts. 

Chaque jour, ils partent à l'aube pour traquer ces précieux crustacés, contribuant ainsi à la renommée gastronomique de la ville.

Si la grande époque de la pêche à la morue est révolue, Le Croisic a su préserver son héritage en se réinventant. Les traces de ce passé glorieux sont encore visibles dans la ville, à travers les maisons d'armateurs, les anciennes conserveries et les récits passionnants des anciens marins. 

Le Croisic, entre tradition morutière et passion langoustière, offre un voyage fascinant au cœur de l'histoire maritime française.

Alors, lors de votre prochaine visite dans cette cité de caractère, prenez le temps de plonger dans son riche passé. Flânez dans les ruelles chargées d'histoire, admirez l'architecture témoin de cette épopée maritime, et laissez-vous conter les aventures des marins d'antan. Et n'oubliez pas de déguster les fameuses langoustines, fierté des pêcheurs croisicais d'aujourd'hui !