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Un probiotique ralentit la perte osseuse post-ménopause d'après une nouvelle étude

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Une étude récente menée par des chercheurs australiens révèle qu'un supplément probiotique contenant trois souches de lactobacilles pourrait avoir des effets bénéfiques sur la densité minérale osseuse et le métabolisme osseux chez les femmes en début de ménopause. Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives dans la prévention de l'ostéoporose, une maladie qui touche une femme sur trois après 50 ans.

Un facteur peu connu : le microbiote intestinal, clé de la santé osseuse

Si l'on connaît l'importance d'une alimentation riche en calcium et en vitamine D pour la santé des os, on soupçonne moins le rôle crucial du microbiote intestinal dans le maintien de la densité osseuse. Pourtant, les bactéries présentes dans notre intestin jouent un rôle essentiel dans la régulation immunitaire, la synthèse de vitamines comme la vitamine K2, et le maintien de l'intégrité de la barrière intestinale. Des déséquilibres du microbiote pourraient ainsi favoriser l'inflammation et la perte osseuse.

Les probiotiques, une piste prometteuse

Moduler la composition du microbiote intestinal grâce à des suppléments probiotiques apparaît donc comme une stratégie intéressante pour préserver le capital osseux. Des études sur des modèles animaux avaient déjà montré des résultats encourageants, mais les essais chez l'humain restaient jusqu'à présent peu concluants, en raison de différences méthodologiques entre les études (souches utilisées, durée du traitement, caractéristiques des participantes...).

L'étude australienne : un essai contrôlé randomisé en double aveugle

Pour clarifier l'impact réel des probiotiques sur la santé osseuse des femmes ménopausées, des chercheurs australiens ont mis en place un essai clinique de haute qualité méthodologique. Pendant 12 mois, 124 femmes en bonne santé au début de leur ménopause (maximum 8 ans après leurs dernières règles) recevront quotidiennement soit un probiotique contenant 3 souches de lactobacilles, soit un placebo. La densité minérale osseuse sera mesurée précisément par tomodensitométrie périphérique haute résolution au niveau du tibia et du radius. Des marqueurs sanguins du métabolisme osseux et de l'inflammation seront aussi analysés.

Trois souches bactériennes soigneusement sélectionnées

La formulation probiotique testée combine les souches Lactiplantibacillus plantarum HEAL9, Lactiplantibacillus plantarum HEAL19 et Lacticaseibacillus paracasei 8700:2. Ce mélange a été choisi car il a déjà démontré son efficacité pour limiter la perte osseuse chez des souris ayant subi une ovariectomie (ablation des ovaires entraînant une déficience en œstrogènes comparable à la ménopause). Un essai préliminaire chez des femmes ménopausées a aussi montré des effets positifs sur la densité minérale osseuse au niveau du rachis.

Agir pendant la phase de perte osseuse rapide

L'originalité de l'étude est de cibler spécifiquement les femmes en tout début de ménopause, jusqu'à 8 ans maximum après leurs dernières règles. C'est en effet pendant cette période que la perte osseuse liée à la carence en œstrogènes est la plus rapide, pouvant atteindre 2 à 2,5% par an pendant les 5 premières années. Ralentir ce déclin au moment le plus critique permettrait de préserver un meilleur capital osseux pour les années suivantes.

Un suivi à long terme

Avec une supplémentation de 12 mois, cet essai se donne les moyens d'observer un effet significatif sur la densité minérale osseuse, ce qui n'était pas toujours le cas des études précédentes plus courtes. L'évolution du microbiote intestinal des participantes sera aussi analysée, afin de mieux comprendre par quels mécanismes les probiotiques pourraient agir sur le métabolisme osseux.

Des résultats prometteurs pour la prévention de l'ostéoporose

Si elle confirme l'intérêt des probiotiques pour freiner la perte osseuse chez les femmes ménopausées, cette étude ouvrira la voie à une nouvelle approche préventive de l'ostéoporose. Contrairement aux traitements médicamenteux parfois mal tolérés et peu suivis sur le long terme, la supplémentation probiotique représenterait une stratégie naturelle et bien acceptée pour optimiser la santé osseuse dès le début de la ménopause.

Vers une meilleure prise en charge globale

Au delà de leur effet osseux direct, les probiotiques présentent de nombreux autres bénéfices pour la santé, notamment sur le plan digestif et immunitaire. Leur utilisation pourrait donc s'intégrer dans une approche plus globale d'optimisation de la santé des femmes ménopausées, aux côtés des mesures hygiéno-diététiques classiques comme l'activité physique et l'équilibre alimentaire.

FAQ

Qu'est-ce que l'ostéoporose et pourquoi touche-t-elle particulièrement les femmes ménopausées ?

L'ostéoporose est une maladie diffuse du squelette caractérisée par une diminution de la masse osseuse et une détérioration de la microarchitecture osseuse. Elle rend les os plus fragiles et augmente le risque de fractures, notamment au niveau du poignet, des vertèbres et de la hanche. Les femmes sont plus touchées en raison de la chute brutale du taux d'œstrogènes à la ménopause. Ces hormones jouent en effet un rôle clé dans le maintien de la densité osseuse en freinant l'activité des ostéoclastes, les cellules responsables de la résorption du tissu osseux.

Quels sont les facteurs de risque de l'ostéoporose ?

En plus de la ménopause et du sexe féminin, les principaux facteurs de risque sont : un âge avancé, des antécédents personnels ou familiaux de fracture de fragilité, une carence en calcium et vitamine D, un faible indice de masse corporelle (IMC < 19 kg/m2), le tabagisme, la consommation excessive d'alcool, la sédentarité et certains traitements médicamenteux au long cours (corticoïdes, antiépileptiques...)

Comment diagnostique-t-on l'ostéoporose ?

Le diagnostic repose sur la mesure de la densité minérale osseuse (DMO) par absorptiométrie biphotonique à rayons X (DXA) au niveau de la hanche et du rachis lombaire. Selon les critères de l'OMS, on parle d'ostéoporose lorsque la DMO est inférieure à - 2,5 déviations standard par rapport à la valeur de référence des femmes jeunes (T-score < - 2,5).

Quels sont les traitements actuels de l'ostéoporose ?

Les traitements médicamenteux visent à ralentir la perte osseuse et réduire le risque de fractures. Les plus utilisés sont les bisphosphonates, le raloxifène (modulateur sélectif des récepteurs des œstrogènes), le denosumab (anticorps monoclonal anti-RANKL) et le tériparatide (analogue de la parathormone). La supplémentation en calcium et vitamine D est aussi recommandée, ainsi que des mesures hygiéno-diététiques (activité physique régulière, sevrage tabagique, limitation de la consommation d'alcool...)

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